« En matière de dessalement, certaines solutions peuvent être de fausses bonnes idées. On connait plusieurs technologies, la distillation, l’électrodialyse, l’osmose inverse. Dernière en date, la cryo-séparation prend forme… Le premier problème posé par celles qui sont actuellement utilisées est la consommation énergétique. Pour la distillation, celle-ci avoisine 15 kWh par m3 d’eau dessalée, pour l’osmose inverse, le prix de revient par mètre cube peut s’échelonner entre 3 et 4 kWh par m3. Mais l’eau est tellement pure qu’il faut la reminéraliser ce qui implique un coût supplémentaire.
Il faut savoir qu’à l’exception de la cryo-séparation, les autres systèmes produisent des saumures qui impactent les milieux marins. Je prends un exemple, dans les îles méditerranéennes où le dessalement est pratiqué, les herbiers de posidonies sont touchés, voire disparaissent. Les additifs utilisés dans les usines s’avèrent problématiques…
Ce sont autant de produits chimiques, qui se retrouvent dans les eaux marines. Mais, au-delà, de l’usage de la technologie et de son impact, il y a également la question de la décision politique. Il importe de respecter les besoins des différents usagers de l’eau, les agriculteurs, les industriels, l’utilisation domestique et de prendre en compte l’écosystème dans sa globalité. C’est, à ce titre, que les circuits courts prennent tout leur sens.
Les tarifs induits par la distribution ne sont pas, non plus, neutres. Quant à la cryo-séparation ? C’est une technologie d’avenir, géniale dans son principe. Si l’on prend une image symbolique, elle consiste à « faire flotter des glaçons sur de l’eau salée ». Ses avantages ? Beaucoup moins d’énergie dépensée que pour la distillation et l’osmose inverse et pas de rejet de saumure… J’attends de voir comment elle va évoluer…. Mais je suis optimiste ! Nous allons trouver des solutions qui permettent à tous d’accéder à une ressource qui se raréfie ! »