Un rapport prospectif sur la Méditerranée en 2050 met en avant l’urgence d’agir. Accroissement démographique et changement climatique rendent les questions de l’accès à l’eau, prioritaires. Seawards se mobilise dans cette voie avec sa technologie innovante de dessalement d’eau de mer, la cryo-séparation.
A quoi sert le Plan Bleu ? Depuis plus de 40 ans, cette initiative permet aux États riverains de la Méditerranée, réunis à Barcelone dans une conférence intergouvernementale par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) de se mobiliser pour l’avenir. Il s’agit de sensibiliser les décideurs méditerranéens aux questions d’environnement et de développement durable de la région. Dans ce contexte, un rapport prospectif, « la Méditerranée à l’horizon 2050 » a été rendu public en janvier dernier. Il révèle qu’à défaut de changements d’orientations majeurs, le bassin méditerranéen connaîtra une dégradation de ses écosystèmes et un conflit d’accès aux ressources dont l’accès à l’eau. Ce document, qui a mobilisé une centaine d’experts pendant quatre ans, prend en compte plusieurs dimensions, les pressions sur l’environnement liées aux activités économiques et la démographie, mais aussi comme le contexte mondial ou les questions de gouvernance. Contrairement aux deux précédents exercices de prospective réalisés en 1989 et 2008, cette nouvelle étude identifie les risques majeurs de crise ou de rupture et met en avant 6 grandes tendances. « Parmi ces six scénarios, trois sont des scénarios de dégradation environnementale accélérée, les trois autres sont des chemins de transition vers un développement durable de la région », évoque le document.
La région méditerranéenne se réchauffe plus vite que la moyenne
Côté climat, la zone se réchauffe plus vite que la moyenne du globe et une hausse des températures de 2,3 °C, et une hausse du niveau de la mer de 40 cm sont envisagées d’ici 2050. Ce qui pourrait engendrer une transformation structurelle de l’écosystème des océans. Autre constat, le stress hydrique devrait affecter au moins 290 millions d’habitants en 2050 pour 180 millions d’habitants en 2020. Avec pour corollaire de rendre indispensable la mise en place de nouvelles solutions. Le dessalement peut être l’un d’entre elles et c’est à ce titre que Seawards se mobilise avec sa technologie innovante de cryo-séparation, actuellement en déploiement depuis Marseille. D’autant que, si la transition démographique est achevée dans les deux tiers du pays, cela n’empêchera pas une croissance globale de la population de quelque 150 millions d’habitants d’ici à 2050, avec une évolution très différenciée entre les pays de l’est et du sud du bassin (+ 50 %), d’une part, et ceux du nord, d’autre part, en stagnation ou en déclin. Le taux d’urbanisation devrait également dépasser partout les 70 % pour une population estimée entre 630 et 690 millions d’habitants. L’occupation du territoire se caractérisera par une concentration des populations et des activités dans les métropoles mais aussi sur le littoral, avec les pressions supplémentaires sur la mer que cela entraîne.
“ Cette analyse conduit à la nécessité de réformes profondes, voire de ruptures ” reprend l’étude. Pour éviter les risques d’une dégradation continue des écosystèmes, de fragmentation des sociétés, des conflits d’accès aux ressources et la marginalisation de la région sur la scène mondiale, 3 scenarios vertueux visent la mise en place de partenariats euro-méditerranéens permettant à la fois la neutralité carbone et une bonne insertion dans la mondialisation, l’avènement d’un nouveau modèle de développement durable spécifique planifié et associant la société civile et, enfin, celui d’une mobilisation de la communauté internationale pour mieux gérer la mer et les littoraux. C’est aussi le sens du travail réalisé par l’ONG, l’Institut Méditerranéen de l’Eau (IME), qui encourage réflexions, études et échanges sur les questions fondamentales relatives à l’eau, dans le respect de l’environnement et d’un développement durable et harmonieux. La Méditerranée pourrait ainsi incarner un laboratoire de nouvelles solutions. « Des coopérations qui doivent être mises en place, notamment entre l’Europe et l’Afrique » explique l’étude. Au nombre des marges de manœuvre, le développement des énergies renouvelables, la lutte contre les fuites d’eau etc… Le rapport actuel sera aussi mis en avant lors de la troisième conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se déroulera en juin prochain à Nice. Objectif ? Eviter le scénario du « Business as usual » soit l’absence de changement par rapport aux pratiques actuelles. La Méditerranée le vaut bien !