La ressource halieutique est aujourd’hui mise à mal par l’utilisation d’engins de pêche non durables, générant surpêche et pêche illégale. Or plus de 800 millions de personnes dans le monde dépendent de la pêche comme moyen de subsistance. Egalement appelée pêche illicite non-déclarée et non-réglementée, celle-ci, représente environ 28% des captures mondiales. Elle implique la surexploitation des océans et à la destruction des écosystèmes. Elle menace également la sécurité alimentaire et l’équilibre économique du marché des produits de la mer.
Une concurrence déloyale de la pêche pirate
Pratiquée principalement en haute mer et dans les zones côtières des pays où les réglementations et contrôles sont plus faibles, la pêche illégale est un fléau. Sans contrôle, les engins de pêche détériorent considérablement les écosystèmes marins en surexploitant les ressources. Il n’est rare de voir utilisées certaines techniques interdites (pêche aux explosifs, au poison…). Cela contribue également à un déséquilibre avec les pêcheurs qui exercent leur activité en accord avec la réglementation. Ces derniers ont plus de charges et des coûts d’exploitation plus importants. Un état de fait qui entraîne une perte d’emplois, de ressources financières et alimentaires pour les pêcheurs respectant les législations, particulièrement pour ceux des pays en voie de développement. D’autant que les conditions de travail des pêcheurs des navires illégaux s’avèrent difficiles, certaines s’approchant de pratiques d’esclavage moderne pour répondre à des rendements excessifs.
Quelles solutions ?
Pour lutter contre la pêche illégale, quelques pistes sont proposées, le renforcement des mesures de gestion et de contrôle des pêcheries au niveau des pays et des Organisations régionales de gestion des pêches (ORGP). Ces organismes rassemblent pêcheurs, gouvernements, scientifiques et ONGs et contribuent à la bonne gestion des stocks. C’est aussi respecter la mise en oeuvre des accords internationaux en matière de lutte contre la pêche INN. Il importe également d’améliorer les outils de traçabilité des systèmes d’approvisionnement des entreprises et des États. Objectif ? Limiter le risque d’importations de produits issus de la pêche illégale. Enfin, la sensibilisation des acteurs professionnels et des consommateurs à des choix responsables de produits de la mer est prioritaire. En France, 70% des produits de la mer sont issus de l’importation, et principalement des pays en voie de développement où les risques de pêche illégale sont plus importants.